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La crise sanitaire Covid-19 est d’abord une crise écologique et climatique dont nous sommes responsables. Pour rattraper le retard prix, de nombreuses entreprises du bâtiment feront le choix d’une reprise rapide de leurs activités, après une interruption partielle ou totale, sans tirer les leçons de la crise.

 

Et si la reprise n’était pas la réponse au monde post Covid-19 ? Et si c’était la transition ?

Cette transition écologique, énergétique, environnementale et sociétale, dont on parle depuis de longues années, et qui peine à prendre forme. En faisant évoluer les usages et les ressources du bâtiment, la profession possède toutes les clés pour soutenir l’activité économique, tout en agissant pour le climat. A condition d’intégrer un nouvel indicateur de performance : l’autonomie !

L’arrêt forcé entrainé par la crise sanitaire du Covid-19 nous permet de nous rendre compte à quel point notre monde est interconnecté, à quel point nous dépendons d’autres pays, à quel point nous avons poussé la mondialisation à l’extrême. Ce recroquevillement contraint sur nos propres capacités met en évidence toutes nos limites, celles de la dépendance. Les effets du virus ont entrainé des difficultés diverses dans les chaînes d'approvisionnement, qui doivent entrainer des remises en question et mettre en exergue la responsabilité qui est la nôtre.

Face à cette situation, le constat est sans appel : nous devons nous réapproprier nos chaînes de production. La relocalisation d’un certain nombre d’activités nous permettra non seulement de gagner en autonomie et agilité, mais aussi en qualité.

Comment tirer les leçons de la crise Covid-19 et amorcer un véritable changement dans la conception du bâti ? Nos bâtiments, tels que conçus aujourd’hui, permettent-ils de protéger leurs résidents de toute crise ? Quelles solutions est-il possible d’apporter ?

 

L’approche multifonctionnelle comme solution pour créer le tissu bâti résilient de demain

Ayant participé à la conception de nombreux ensembles construits en tant qu’ingénieur climatique, il est de mon devoir de m’interroger sur ce que représente la crise que nous vivons. Bien sûr, il n’est pas question de remettre en question les progrès du secteur sur les questions de changement climatique et de neutralité carbone, mais d’accélérer la prise de décisions positivement impactantes pour le climat et l’environnement.

Étymologiquement, le bâtiment est ce qui porte, reçoit. Il doit ainsi être capable de porter son enveloppe, d'assurer sa pérennité et la protection de ses occupants. L’ingénierie climatique apporte déjà des réponses à ces besoins. C’est le cas des simulations thermo-dynamiques, qui permettent de vérifier la résilience de bâtiments, en cas de canicule. Mais qu’en est-il des autres besoins ? Les fonctions utilitaires et sociales du bâtiment, telles que définies dans notre société contemporaine, permettent-elles réellement de protéger ses résidents des crises, toujours plus nombreuses et variées ?

Le bâtiment exprime la complexité croissante des sociétés humaines. Il peut répondre à de nombreux besoins de résilience, si nous décidons d’accélérer la conception de programmes immobiliers mixtes. Dans la mise en œuvre d’îlots, créer des synergies (énergétiques, alimentaires, utilisation de matériaux, etc.) entre les différents types de programmes (commerces, logements, tertiaire...) est essentiel. Par exemple, l’énergie produite par un data center peut alimenter les besoins en chaleur d’une piscine. Il s’agit de créer un équilibre entre production et consommation à une échelle plus élargie que celle du bâtiment unique. Et même à l’échelle du simple bâtiment, il est possible de favoriser l’échange de ressources avec le bâti environnant dans un tissu urbain plus connecté, plus solidaire. Arrêtons de considérer un nouveau bâtiment comme un empilement de fonctions et voyons-le plutôt comme un accroissement de richesse pour nos villes.

 

L’autonomie comme solution pour créer le bâti « nourricier » de demain

Le bâtiment peut aussi jouer un rôle « nourricier » essentiel, si nous faisons le choix d’une relocalisation de nos ressources. Nous ne pourrons néanmoins amorcer de véritable transition sans changer la matrice décisionnelle.

Nous devons continuer à concevoir des bâtiments multi-usages et producteurs de ressources pour répondre à tous les besoins, mais nous devons aussi et surtout intégrer de nouveaux indicateurs dans les cahiers des charges, dès les phases de conception, afin de mesurer la performance des bâtiments sur des critères d’autonomie. L’intelligence artificielle doit aussi être engagée dans cet effort.

Cela passe par une meilleure utilisation des outils décisionnels, afin de donner aux politiques, investisseurs, promoteurs, architectes et urbanistes, une meilleure compréhension du bâti et de les aider à analyser les nouvelles données de performance basées sur l’autonomie apportée.

La production alimentaire, la production énergétique, la réduction des temps de déplacements, l’intégration de matériaux bio-sourcés réutilisables, la réduction des émissions carbones, la qualité de l’air et de l’eau, etc… sont autant de données que nous sommes capables de mesurer. Imaginez que des pourcentages d’autonomie sur ces thèmes deviennent des critères de sélection des prochains concours architecturaux, cela changerait grandement les travaux des professionnels du bâtiment !

L’intégration de véritables indicateurs de performance en auto-consommation est la clé d’une transformation de notre vie de demain. C’est seulement lorsque nos bâtiments, nos quartiers et nos villes joueront un rôle nourricier, en apportant à leurs habitants nourriture, énergie, transports et activités de récréation en autonomie, que nous pourrons combattre notre dépendance vis-à-vis d’un monde globalisé à outrance, et ainsi véritablement mettre en œuvre la transition écologique, énergétique, environnementale et sociétale, dont nous avons besoin.

Cette nouvelle vision est celle d’un bâtiment qui possède un capital d’autonomie et plus encore un capital écologique. Un bâtiment qui protège non seulement ses résidents mais aussi les éléments constitutifs de notre planète : l’air, l’eau et la terre. Le bâtiment résilient et nourricier de demain est là devant nous, nous avons les savoir-faire et les outils pour faire évoluer la conception du bâti vers une nouvelle ère : à nous de la mettre en œuvre !

Arnaud Billard

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Arnaud Billard, Directeur Ingénierie Climatique

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