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Avec des mesures de confinement de plus en plus strictes, la crise croissante du Covid-19 a pour conséquence notable l’interruption progressive de pans entiers de l’économie, au premier rang desquels les chantiers de construction à travers le monde.

 

Alors que l'épidémie semble avoir passé le pic de contamination en Asie (la Chine essayant actuellement de relancer avec prudence sa vaste économie), le reste du monde peine à contenir l’expansion du virus.

Conséquence directe, la suspension de nombreux projets de construction et chantiers, et corolairement, l’activité des maîtres d’ouvrages, architectes, ingénieries et consultants qui en dépendent. Un impact d’autant plus important si l’on met en regard la contribution de ce secteur à l’emploi et sur le dynamisme économique local.

S’agissant donc de la continuité des chantiers en période d’épidémie, on peut désormais affirmer que la plupart des pays occidentaux étaient largement impréparés. Par crainte d’une paralysie de l’économie, la plupart d’entre eux, à divers degrés, ont tenté dans un premier temps d’éviter de formuler des recommandations qui auraient pu conduire à des fermetures de chantiers.

Sans consignes claires, les entreprises de travaux ont dû faire face à de grandes incertitudes : sur la protection de leurs salariés tout d’abord, comment assurer leur sécurité ? sur la chaine logistique, comment faire face aux retards ou aux pénuries d'approvisionnement ? et enfin sur les conséquences contractuelles, comment décider de l’arrêt d’un chantier, et quelles raisons invoquer ? Dans la plupart des cas, en France, en Allemagne et particulièrement au Royaume-Uni, les entreprises de construction ont pris l’initiative de fermer les chantiers et leurs fédérations ou syndicats (unions) ont exigé des clarifications de la part de leurs gouvernements.

 

Un besoin de clarification des politiques publiques

Les projets de construction sont ainsi directement touchés par la crise sanitaire Covid-19, en cas de disponibilité limitée des matériaux, de baisse de la productivité, d’un renforcement des mesures de santé et sécurité, quand les chantiers ne sont tout simplement pas fermés. Les exemples italiens et français, dans un premier temps, puis anglais et américains (des pays qui se sont distingués par le « laisser-faire »), montrent que les injonctions paradoxales ou des mesures tardives ont aggravé la situation. Et dans ce contexte, les acteurs de la construction de tous les pays touchés manifestent un besoin de clarification en matière de politiques publiques, autour des recommandations suivantes :

  • Identifier les projets de construction considérés comme essentiels ou d'intérêt général pour la santé publique
  • Fournir une liste de recommandations pour assurer la sécurité des salariés et organiser la continuité des chantiers : prendre la température de tous les salariés, limiter le nombre de réunions non essentielles sur les chantiers, garantir une distanciation sociale en limitant le nombre de salariés dans un périmètre donné, et organiser des roulements réguliers
  • Clarifier les implications juridiques afin d'aider les parties prenantes à prendre des mesures pour protéger leurs intérêts et à informer de la meilleure manière leur compagnie d'assurance. S'assurer aussi qu’il y ait une compréhension claire des responsabilités portées par chacun en cas de retards ou d’interruption de chantiers. Cela peut permettre d'aborder les problèmes d’une manière plus collaborative avec les clients, plutôt que dans un esprit de « réclamation ». Et donc d’anticiper de manière constructive la phase de relance.
  • Réunir toutes les parties prenantes autour de la table pour parvenir à un accord sur l'application effective de telles recommandations, à savoir les architectes, les consultants et ingénieurs, et toute partie ayant des responsabilités sur les chantiers.

La France (via l’OPPBTP pour les questions de santé et sécurité – dont le guide est paru jeudi 2 avril 2020 - et par ordonnance s’agissant des conséquences contractuelles), le Canada et l'Allemagne ont déjà commencé à mettre en place cette approche. Le Royaume-Uni, après une période initiale de laisser-faire, très contestée outre-manche, a également diffusé un guide de recommandations, rédigé par le Construction Leadership Council.

Aux Etats-Unis, pays fédéral, chaque Etat ou comté adopte ses propres règles rendant d’autant plus difficile la coordination générale : néanmoins des efforts importants ont été fournis par les associations professionnelles comme The Associated General Contractors of California, qui a diffusé une série de recommandations, reprises par le Maire Eric Garcetti qui a promis de nombreux contrôles sur les chantiers de Los Angeles.

 

La Chine et l’Asie comme exemple en matière de relance des chantiers

Les chiffres récemment publiés par le Gouvernement chinois montrent que, dans les villes côtières chinoises, il a été enregistré dès mi-mars une nette reprise en matière de fourniture de béton et de matériaux, et de disponibilité de main-d'œuvre, par rapport au pic de l'épidémie mi-février. Cela étant, la situation est encore gérée avec beaucoup de prudence par la Chine, qui a volontiers sacrifié son économie pour éviter une résurgence du virus. Dans la province de Hubei, où aucun nouveau cas n'a été enregistré ces derniers jours, la relance de l'économie est encore lente et sous contrôle strict.

La réouverture ou la relance des chantiers de construction après l'épidémie se fera donc avec beaucoup de précaution. L’exemple actuel de Hong-Kong, relativement épargné par l’épidémie, montre que les recommandations en matière de santé et sécurité ont néanmoins été maintenues après le pic, telles que la prise de température des salariés et le respect des distances de sécurité ou la désinfection des bases vies et parties communes. Il est donc à parier que ces mesures seront poursuivies dans un avenir proche, dans nos pays occidentaux, pour prévenir de potentielles résurgences de l’épidémie.

 

Prendre une longueur d’avance

Lorsque les mesures de confinement seront finalement levées, la question de la résilience des infrastructures et des actifs urbains sera au centre des débats. Les pouvoirs publics pour la plupart déjà engagés dans des plans ou stratégies de résilience – comme la Ville de Paris - vont certainement vouloir accélérer leurs démarches dans des proportions identiques à la révolution d’Haussmann. Evaluer les possibilités de transformer à court terme, à des coûts raisonnables, des équipements ou des infrastructures publiques, revoir les circuits d’approvisionnement, autant de thèmes qui seront étudiées avec le concours des ingénieurs, des architectes, des entreprises de travaux. La relance économique sera probablement lente, mais nous avons là une excellente opportunité de prendre du recul et de se préparer pour l'avenir.

Cela est d’autant plus vrai étant donné l'ampleur des investissements nécessaires pour la relance, dont une part rendra possible la conception et construction de nouveaux actifs réversibles et l’accélération de l’industrialisation du secteur pour maintenir sa compétitivité. De par le monde, les Gouvernements doivent investir à long terme dans les entreprises qui contribueront à cette dynamique, plutôt que d’accroître davantage la dette publique pour maintenir un secteur de la construction traditionnel – voire artisanal - et non résilient.

Cette crise sanitaire est une épreuve de vérité pour les Gouvernements qui sont actuellement sous pression pour subventionner les conséquences économiques et sociales à court terme du confinement. Elle représente aussi et surtout une occasion unique d’assurer notre prospérité future dans un monde qui sera probablement transformé.

Nicolas  Boffi

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Nicolas  Boffi, Directeur Développement

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